JOURNEE
DES SOUVENIRS
DISCOURS DU MAIRE DE DURMENACH Mr. Dominique SPRINGINSFELD
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INAUGURATION DE LA STELE DE
LA SYNAGOGUE
8
NOVEMBRE 2009
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout d’abord m’associer aux paroles de bienvenue de Monsieur le Rabbin Breisacher, adressé à toutes les personnes présentes ce matin à DURMENACH.
Mais, c’est avec une grande fierté et un très grand honneur que je voudrais saluer, au nom de l’ensemble des villageois, Monsieur Gilles BERNHEIM, Grand Rabbin de France.
Votre présence aujourd’hui, Monsieur le Rabbin, pour cette cérémonie de souvenir, est la plus belle des récompenses pour toutes les personnes qui ont préparé avec passion et sincérité cette manifestation.
Régulièrement sollicité par des familles juives ayant des ascendants à DURMENACH qui souhaitaient apposer des plaques commémoratives sur les murs de l’ancienne synagogue, transformée depuis 1959 en Foyer Communal, notre municipalité a souhaité donner un sens plus universel et plus historique à cette démarche en voulant rappeler et honorer la présence par le passé de la plus grande communauté juive du Sundgau à DURMENACH.
Aujourd’hui, grâce à un partenariat efficace et constructif entre le Consistoire Israélite du Haut-Rhin, l’Association de Généalogie Juive GenAmi, la Société d’Histoire Israélite d’Alsace et Lorraine, nous allons dévoiler cette magnifique stèle réalisée par les Ets Higelin.
Cette stèle, en mémoire de la Communauté Juive, nous impose un triple devoir : devoir de mémoire, devoir d’éducation, et devoir de reconnaissance.
Le devoir de mémoire, tout d’abord, qui a été largement relaté par Monsieur le Rabbin de Saint-Louis. Mais il est de mon devoir de Maire de rappeler qu’un de mes prédécesseurs, Mr Aaron MEYER qui a dirigé le Conseil Municipal de 1840 à 1851, était issu de la Communauté Juive. C’est d’ailleurs durant cette période du 19ème siècle que notre village connut un essor démographique et économique très important. Bien sûr, la cohabitation entre les communautés Catholiques et Juives ne fut pas toujours un long fleuve tranquille comme en atteste la crise de 1848 marquée par de graves émeutes.
Ces confrontations entre communautés religieuses nous imposent également un devoir d’éducation. Mesdames, et Messieurs, nous devons sans cesse réapprendre le respect, combattre les préjugés, et surtout combattre par l’éducation civique ces sentiments les plus ignobles que sont l’antisémitisme, et le racisme. C’est pour cette raison qu’à l’initiative de Mme Sabine DREXLER, 1ère Adjointe, un projet pédagogique avec, à la base, la cérémonie d’aujourd’hui, a été réalisée. L’ensemble des écoles primaires des villages de la communauté des communes du Jura Alsacien, ont adhéré à ce projet, et viendront visiter à partir de demain l’exposition issue de la journée des Souvenirs. Il est à mon sens, primordial d’avoir le souci permanent de transmettre de génération en génération, la vérité de notre histoire, sa part glorieuse comme sa part la plus sombre.
Notre devoir de reconnaissance concernera, bien sûr, tout d’abord cet élan démographique et économique qu’à introduit la communauté juive. Aujourd’hui encore, DURMENACH possède une très grande attractivité commerciale. Nous sommes également reconnaissants pour ce passé cultuel si particulier, la synagogue bien sûr, mais aussi le cimetière juif, localisé sur les hauteurs du village où plus de 360 personnes reposent en paix. Neuf rabbins issus de la communauté juive de notre village, ont animé la vie spirituelle des communautés locales et départementales. Enfin, notre reconnaissance va également aux personnalités ayant leurs origines à DURMENACH, et qui ont fait connaître notre village aux quatre coins de la planète :
Georges MEYER, PDG des Galeries LAFAYETTE
Claude LEVI-STRAUSS, le célèbre anthropologue, décédé cette semaine
Enfin, Mr le Grand Rabbin de France, Gilles BERHNEIM, descendant de plusieurs familles qui ont vécu à DURMENACH.
Je voudrais conclure mon propos en disant tout simplement que sur cette stèle restera gravé à jamais ce passé si riche de notre village. Elle doit également devenir le symbole, qui je l’espère du fond du cœur, permettra à chaque personne quelque soit sa religion, de vivre toutes les dimensions de son existence de façon libre, pacifique et harmonieuse.