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Janvier 1917 Lundi 1er janvier 1917 Au sud de la Somme, un coup de main effectué par nous sur un petit poste allemand au sud de Chilly nous a valu des prisonniers. Au cours de l'année écoulée, les troupes françaises, en brisant l'assaut de l'ennemi contre la forteresse de Verdun et en le faisant reculer sur les deux rives de la Somme, ont fait 78.500 prisonniers allemands. Les Anglais ont fait sauter une mine avec succès au nord-est de Neuville-Saint-Vaast. Leur artillerie a bombardé des positions ennemies dans la région de Serre et les gros cantonnements à l'est d'Arras. Elle a bombardé aussi les tranchées allemandes au sud du Transloy, et détruit un pont sur la rivière des Laces, au nord de Neuve-Chapelle. Activité habituelle d'artillerie dans la zone montagneuse, spécialement à l'est de Gorizia et sur le Carso. Nos alliés ont fait exploser un dépôt de munitions autrichien. Les Austro-Allemands ont été repoussés par les Russes près de la frontière de Moldavie, mais ils ont avancé dans la vallée de l'Oïtuz et sur le cours supérieur de la Putna. Ici, les combats ont été très acharnés. Les alliés ont remis à la Grèce une note réclamant des réparations pour le guet-apens du 1er décembre, et des garanties pour l'avenir. Mardi 2 janvier En Champagne, après un violent bombardement par engins de tranchées, les Allemands ont attaqué à deux reprises nos postes avancés à l'ouest d'Auberive. Ces deux tentatives ont complètement échoué sous nos feux de mitrailleuses et nos jets de grenades. Sur la rive droite de la Meuse, un fort coup de main tenté par les Allemands contre les tranchées conquises par nous à l'est de la ferme des Chambrettes a complètement échoué. Journée relativement calme sur le reste du front. Sur le front belge, bombardements réciproques à l'est de Ramscapelle et vers Dixmude. Vive lutte des artilleries de campagne et de tranchées à Hetsas. Dans la région au sud de Pinsk, les Allemands ont bombardé les tranchées russes, ils ont donné plusieurs attaques sans résultat. Au sud-est de Brody, l'ennemi a bombardé les positions de nos alliés avec des obus asphyxiants. Sur la frontière de Moldavie, il a été repoussé, le long de la rivière Dekash, comme d'ailleurs sur le Trotus. Les troupes de Mackensen ont attaqué la tête de pont de Braïla et refoulé une arrière-garde russe en Dobroudja. Canonnade sur le front de l'armée italienne (val d'Astico, Giulie et Carso). Mercredi 3 janvier Lutte d'artillerie assez active sur le front Hardaumont-Bezonvaux, intermittente sur le reste du front. Sur tout le front de l'armée belge, l'activité réciproque d'artillerie a été assez grande. Les batteries belges ont exécuté des tirs réussis à l'est de Ramscapelle, Dixmude et Steenstraete. Sur le front britannique, un détachement ennemi, qui avait réussi à atteindre les tranchées de nos alliés au début de la matinée à l'est de Vermelles, a été aussitôt rejeté, après avoir perdu la moitié de son effectif. Une patrouille d'une quarantaine d'hommes qui tentait, sous la protection d'un violent bombardement, de s'approcher des lignes anglaises au nord d'Ypres, a été repoussée avec de fortes pertes. L'artillerie ennemie a montré par intermittences une grande activité au cours de la journée et de la nuit en différents points du front entre la Somme et l'Ancre, ainsi qu'au sud et à l'est d'Ypres. Elle a été contrebattue avec efficacité. Les Anglais ont en outre bombardé les positions allemandes vers Neuve-Chapelle et Armentières. Canonnades sur le Carso. Violents combats sur le front de Moldavie et dans la chaîne des Carpathes. Le ministre d'Italie à Athènes, comte Bosdari, a remis une note à M. Lambros pour se solidariser avec les ministres de France, d'Angleterre et de Russie dans leur demande de réparations et de garanties. Mais il a ajouté que l'Italie n'étant pas puissance protectrice, laissait à la France, à l'Angleterre et à la Russie le soin de régler la question de la libération et de l'indemnisation des venizelistes. On se demande si Constantin Ier, cédant aux injonctions de sa presse, ne se rangera pas aux côtés des Empires du Centre. M. de Billy a été nommé agent diplomatique de la France auprès de M. Venizelos à Salonique. La presse allemande accueille par une explosion de fureur la réponse des alliés, qu'elle interprète comme un refus pur et simple de toute ouverture de paix. Sur un mot d'ordre, la presse viennoise a suivi son exemple. Jeudi 4 janvier Duel d'artillerie assez vif au nord et au sud de la Somme, dans la région de Rouvroy et dans celle de Verdun, autour du Mort-Homme et de Bezonvaux. En Champagne, nos patrouilles, très actives, ont ramené des prisonniers. Sur le front belge, violente lutte d'artillerie dans la région de Steenstraete. Les batteries de nos alliés ont causé de sérieux dégâts aux positions allemandes. L'artillerie britannique s'est montrée active dans la région de Souchez et dans la moitié sud du saillant d'Ypres. L'Italie annonce qu'elle a fait 85000 prisonniers et qu'elle a occupé plus de 3000 kilomètres carrés dans le Trentin et sur l'Isonzo depuis le début de sa participation à la guerre. Sur le front roumain, les Allemands se heurtent à une résistance de plus en plus acharnée des Russes qui leur ont fait plusieurs centaines de prisonniers. La lutte est très vive autour de Focsani, de Braïla et devant Macin. Elle semble surtout devoir se développer sur la rive droite du Sereth où Broussilof a concentré des forces importantes. Le Sénat américain a discuté la note de M. Wilson aux puissances belligérantes. Le gouvernement français a désigné M.de Billy pour le représenter auprès du gouvernement insurectionnel de Salonique. Le roi de Grèce a consulté ses ministres sur la réponse à faire à la nouvelle note de l'entente.