Le Foyer St.Georges de Durmenach: Sa création - sa réalisation - son but
Texte de l'abbé Auguste MONNA, à l'occasion de l'inauguration de l'édifice le 3 mai 1964.
 

Dans toute la paroisse l'absence d'une maison d'œuvre s'avère néfaste au développement de l'esprit communautaire à l'épanouissement de sa vie culturelle. Elle en constitue un sérieux obstacle dont se sont rendus compte les catholiques de Durmenach.

Une solution s'imposait. Elle s'offrait. Aujourd'hui nous savons que le fait de ne pas la saisir eût été une omission irréparable. Il s'agissait de l'acquisition de l'immeuble désaffecté de l'ancienne synagogue. Le projet parût osé, voire même téméraire. L'immeuble, en effet, par suite de dégradations subies sous le régime nazi, se trouvait dans un état de délabrement complet, composé uniquement de quatre murs surmontés d'un toit fortement endommagé par les intempéries.

A première vue, le bâtiment parût inutilisable, inapte à une réfection sérieuse. Pourtant, par sa situation au cœur même du village, sa superficie de 2 ares 80 (20 m de long sur 16 de large) son terrain avoisinant de 3,60 ares, il se prêtait admirablement au but destiné.

Les responsables se concertèrent longuement. Les avis et conseils judicieux de personnes compétentes consultées, les incitèrent à prendre une décision que confirmaient d'ailleurs la compréhension et l'appui rencontré de toutes parts.

A ce sujet il faut souligner que dès la première heure, notre proposition reçut l'agrément du Consistoire de Colmar qui l'accueillit très favorablement et s'estimait heureux de voir renaître à une vie nouvelle, ces ruines à jamais abandonnées.

Cependant la réalisation d'un tel projet ne fût pas sans nécessiter de multiples démarches. Ceux qui dès le début ont mis le meilleur d'eux mêmes au service de cette belle cause, peuvent en témoigner.

Le 11 mai 1960 enfin, l'Association Foyer St. Georges vit le jour. Elle fut créée lors d'une réunion des membres fondateurs au presbytère. Mr. Georges MISLIN en sa qualité de Président signa l'acte notarié à Colmar, après son inscription au tribunal cantonal de Ferrette le 13 janvier 1959.

L'acte de vente, autorisé par décret spécial (signé Michel DEBRE 18-12-1959) fût la levée d'une aventure magnifique où la générosité, le désintéressement, l'entraide rivalisèrent pour mener à bien une entreprise aussi hardie que nécessaire.

L'appel lancé par une affiche apposée à l'entrée de l'Eglise "le Foyer sera la maison de TOUS" sonna le ralliement de toutes les bonnes volontés.

Chaque samedi, pendant plus de trois ans, dans un long et infatigable labeur, parfois pénible en mauvaise saison, les hommes de tous âges s'attelèrent avec dynamisme à cette tache ardue: déblayer, creuser, évacuer...

La place se transforma vite en un véritable chantier où, à côté de la main d'œuvre bénévole, de précieux auxiliaires, tels les camions, tracteurs, attelages de chevaux y amenèrent un activité débordante. Qu'il soit permis de relever un seul chiffre significatif, il a été évacué environ 400 m3 de gravats creusés à l'emplacement réservé aux caves et installations sanitaires. Un travail gigantesque réalisé grâce à l'esprit d'équipe et l'entente des animateurs.

Ace propos une mention spéciale de profonde gratitude s'adresse à nos vaillants artisans, notamment aux menuisiers qui ont doté le Foyer de portes et fenêtres et d'un beau parquet, le tout gracieusement, aux maçons et peintres pour leur si précieuse collaboration.

Les économies ainsi réalisées, les prêts sans intérêts consentis par des familles charitables, les dons divers, les cotisations des membres du Foyer St. Georges, et tout particulièrement l'appui compétent et désintéressé de Mr. Pierre FRBERGER de Hirsingue, auquel nous devons l'élaboration des plans pour l'ensemble des travaux de réfection et d'aménagement interne, nous ont permis de commissionner la mise en œuvre.

Ces travaux sont en grande partie exécutés et cela à notre entière satisfaction.

Cependant le point crucial demeure, celui du financement. Car nul n'ignore que les travaux d'une telle envergure représentent une lourde charge pour ceux qui en portent la responsabilité, d'autant plus que l'Association ne peut prétendre à aucun bénéfice de subvention.

Quoiqu'il en soit, nos paroissiens sont conscients de l'effort accompli. Le Foyer est leur œuvre. Ils aimeront s'y retrouver en famille, car il sera avant tout un lieu de rassemblement de notre jeunesse, afin de la soustraire à l'influence de la rue, à l'ennui, aux spectacles pervers et où dans une atmosphère de saine gaîté, elle puisse se divertir tout en cultivant un enrichissement pour le corps et l'esprit.

Oui, ce Foyer, bien nôtre, verra se dérouler au cours de l'année des manifestations culturelles nombreuses et variées, auxquelles sont, d'ores et déjà, conviés tous ceux qui recherchent une détente bienfaisante.

Tous les espoirs sont permis quant à son rayonnement au sein de la grande famille paroissiale et même au-delà de ses frontières sous le bienveillant patronage de St. Georges, dont le Foyer porte le nom.

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