Florence

Avec son beau décor de marbres polychromes, la piazza del Duomo n'était pas prévue pour devenir le théâtre où commencerait cette grande aventure humaine que fut la Renaissance, à un tel point qu'il faut se livrer à une gymnastique compliquée pour voir tout entière la coupole de Brunelleschi de la cathédrale Sainte Maria del Fiore. La blancheur des façades du Baptistère est rythmée d'incrustations de marbre vert foncé de Prato. Le campanile de Giotto (1334) qui est haut de 84,70 m, est d'une extraordinaire grâce aérienne, et est sûrement l'un des plus beaux d'Italie.

Si les pierres pouvaient parler, elles raconteraient les fêtes et les réjouissances populaires qui eurent pour décor cet alignement de chefs d'œuvre, mais aussi les émeutes et les supplices. Florence, ce n'est pas seulement la grâce de la Renaissance; la masse sobre et militaire du Palazzo Vecchio est là pour rappeler une époque faite de complots et de luttes acharnées entre factions rivales. De nos jours, les touristes qui envahissent la place se livrent à des manifestations plus pacifiques devant le David de Michel-Ange et les nymphes sensuelles de Jean de Boulogne et de Bernado Buontalenti.

Le Ponte Vecchio est le plus ancien pont de la ville. Reliant deux quartiers voués au commerce, il est naturel qu'il se soit lui même couvert de boutiques. Les bouchers furent les premiers occupants. Cosme 1er les chassa pour y installer les orfèvres et les bijoutiers qu'on y voit encore de nos jours. Lorsque Cosme 1er alla habiter le palais Pitti (1560), il fit construire, par dessus les boutiques, un long corridor qui lui permit d'aller de sa résidence au palais Vieux sans risquer d'être mêlé à la foule ou, peut-être, pris à partie par elle. C'est au long de ce corridor, œuvre de Vasari, que furent alignées les premières collections des Médicis (1565).

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