Piazza Bellini:
Cœur de la Palerme médiévale, cette place a conservé, avec ses deux églises dressées sur un talus ombragé, un peu du caractère cosmopolite de l'époque. Bâtie au XII ème siècle, San Cataldo était à l'origine une synagogue. Coiffée de trois petites coupoles rouges et ornée d'inscriptions en arabe, elle présente un intérieur totalement dépouillé à l'exception de la sobre mosaïque qui recouvre le sol et de la croix, de l'agneau et des symboles des évangélistes sculptés sur l'autel.
La Martorama, avec son gracieux clocher et ses hautes fenêtres à meneaux, est un bijou de l'architecture gothique normande. Construite en 1143 à l'initiative de Georges d'Antioche, l'amiral grec orthodoxe du roi Roger II, elle fut enrichie au XVI ème siècle d'une façade et d'un porche baroques, après sa cession par les Espagnoles à l'ordre des bénédictins. Rendu en 1937 à l'Eglise orthodoxe grecque, cet édifice renferme des mosaïques byzantines qui comptent parmi les plus vielles de Sicile.
"Les Quatre Coins", tel est le nom communément donné au carrefour formé par l'intersection de la Via Maquela et du Corso Vittorio Emanuele. Oeuvre de l'architecte romain Giulio Lasso, les façades baroques de forme concave qui bordent cette place noircie par les fumées furent construites entre 1608 et 1620. Au-dessus des fontaines ornées de statues allégoriques des Quatre Saisons se dressent celles de quatre vice-rois espagnols et, au-dessus de ces derniers, celles des quatre saintes patronnes de Palerme.
Dressant sa masse imposante en retrait du Corso, cet édifice hybride a subi de nombreuses transformations depuis sa fondation en 1185 par l'archevêque anglais de Palerme Walter of the Mill (Gualtiero Offamilio pour les Italiens). A l'instar de tant d'églises où se superposent les multiples strates de l'histoire locale, la cathédrale fut à l'origine érigée à la place d'une mosquée elle-même bâtie sur le site d'une ancienne basilique chrétienne qui avait intégré quelques colonnes d'un temple romain. L'harmonieuse géométrie des absides normandes crénelées a subsisté sur la façade qui fait face à la Piazza dei Sette Angeli. Le porche sud, de style gothique catalan, est une adjonction du XV ème siècle, le majestueux dôme néoclassique datant pour sa part du XVIII ème siècle, époque à laquelle l'intérieur fut entièrement modifié. La cathédrale renferme les tombes de seigneurs normands et germaniques de la Sicile, notamment celles de Roger II et de Frédéric II.
Dressés sur leur crête au-dessus de la Méditerranée, les magnifiques temples d'Agrigente, les plus beaux de toute la Sicile, méritent à eux seuls le voyage. Fondée en 580 av. J.-C. par des colons venus de la proche Gela et de l'île de Rhodes, la cité d'Akragas prit son essor un siècle plus tard à la suite d'une victoire sur les Carthaginois remportée grâce à une alliance avec Syracuse et Gela. Aux yeux du poète grec Pindare, elle était alors "la plus belle de toutes les cités mortelles". Dressée au sommet d'une colline au nord de l'ancienne acropole, la ville actuelle possède toujours un charme particulier avec ses ruelles tortueuses et ses petites cours. Quant aux temples érigés sur la colline voisine, ils ont conservé une bonne part de leur splendeur passée.
La situation exceptionnelle des temples d'Agrigente, alignés sur une crête surplombant la mer, en fait aussi un lieu fascinant pour jouir du panorama.
Tempio di Giunone:
A l'extrémité orientale de la Via Sacra, le temple de Junon se dresse au sommet de la colline dans un fier isolement conforme à la majesté de sa dédicataire. Précédé de son autel sacrificiel, il a conservé 25 de ses 34 colonnes originelles. Les murs portent les traces de l'incendie allumé par les Carthaginois en 406 av. J.-C.
Tempio della Concordia:
Le temple de la Concorde est le plus beau des monuments d'Agrigente et un des sanctuaires de l'antiquité grecque les mieux préservés du monde. Trônant majestueusement sur son soubassement, cet édifice dorique (430 av. J.-C.) tient son nom d'une inscription latine découverte dans l'enceinte. Son état de conservation s'explique essentiellement par le fait que, entre le V ème siècle de notre ère et 1788, il a abrité une église dont les voûtes avaient été taillées dans les murs de la cella. Raffinement typique de l'architecture grecque, ses 34 colonnes présentent un renflement conique (entasis) et sont inclinées vers l'intérieur afin de donner à distance une impression de parfaite verticalité. Avec un peu d'imagination, on peut le voir tel qu'à l'origine en le coiffant d'un toit de bois et en décorant ses entablements de frises en stuc vivement colorées.
Tempio di Ercole: Erigé à la fin du V ème siècle av. J.-C., le temple d'Hercule est le plus ancien du site. Ses huit colonnes, dont quatre sont coiffées de chapiteaux doriques, ont été relevées en 1924. Les restes d'une trentaine d'autres colonnes sont éparpillés sur la colline.
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